la motricité libre

La Motricité Libre

La Motricité Libre

 

Suite aux questionnements de plusieurs jeunes parents au cabinet sur la motricité libre, j’ai profité de l’été pour expliquer tous les bienfaits de celle-ci sur le développement moteur, cognitif et affectif des tout-petits.

Par nature, le nourrisson n’a pas besoin d’aide pour passer d’une étape à une autre dans son développement psychomoteur. En dehors de toutes problématiques médicales et dans un environnement bienveillant, le bébé a toutes les compétences en lui pour maitriser son port de tête, intégrer les retournements, ramper, faire du  4 pattes, développer sa motricité fine,  s’asseoir et enfin marcher. Au contraire, le caler pour se tenir assis, utiliser trop longtemps le transat, le maintenir en position debout dans des youpala, trop diriger les jeux, mettre des chaussures trop tôt, le prive des différentes expériences sensorimotrices indispensables au bon développement psychomoteur.

Le stade sensori-moteur

Dans les premières années, le développement est dit sensori-moteur.

Sensori parce que bébé s’appuie sur ses sensations pour explorer, découvrir son monde et se mettre en mouvement. Il touche, il manipule, il entend, il goûte, il sent, il ressent le confort et l’inconfort. Les sensations viennent de l’extérieur (chaud/froid, le goût, les odeurs, le bruit, la lumière…) mais aussi de l’intérieur (bruits digestifs, gaz, faim, sensation de déséquilibre, détente musculaire…). Chaque afférence sensorielle crée des réactions motrices involontaires (mais aussi émotionnelles) qui deviendront au fil du temps volontaires, contrôlées et adaptées à chaque situation.  C’est ainsi que le nourrisson petit à petit arrive à calmer ses pleurs dès qu’il sent le lait se préparer, ou maman se préparer pour allaiter.

Moteur parce que les mouvements involontaires des premiers temps génèrent une multitude de sensations. C’est ainsi que les sensations agréables attiseront la curiosité de bébé pour continuer à explorer son environnement. Petit à petit, le mouvement involontaire, qui lui a fait toucher un doudou tout doux, va se transformer en mouvement volontaire. Ainsi,  il va apprendre à tendre son bras tout en ouvrant sa main pour attraper ce doudou et revivre cette expérience sensorielle agréable. Un jour, il attrapera une ficelle et tirera dessus par inadvertance…Quelle surprise de trouver au bout un petit chien qui bouge sa tête et tout coloré en plus ! Bébé n’a alors qu’une envie c’est d’exercer ce mouvement impromptu qui lui permet d’attraper des jeux rigolos. Ce mouvement, grâce à la répétition, deviendra volontaire et de plus en plus précis.

L’intelligence sensori-motrice repose sur l’expérimentation et la répétition. La multiplication des expériences sensorielles et motrices participe pleinement au développement cognitif et favorise l’autonomie.

La motricité libre, définition:

La motricité libre : c’est lui donner la possibilité d’explorer son corps dans l’espace, dans différentes positions et différentes situations, à son rythme et sans contraintes. Le but est d’aménager l’espace pour qu’il puisse explorer l’environnement à sa manière, en toute sécurité (physique et affective). C’est lui offrir une liberté de mouvement totale.

La règle d’or en motricité libre : ne jamais mettre un bébé dans une position qu’il n’est pas capable de prendre par lui-même. Le but est d’éviter de créer des tensions qui vont à l’encontre du mouvement naturel ou de stimuler des muscles qui se ne sont pas encore prêts à maintenir telle ou telle position. Au niveau cognitif, bébé doit être aussi capable d’analyser, d’intégrer et d’utiliser telles ou telles sensations générées par une position pour s’ajuster au mieux.

A chaque étape du développement, l’enfant apprend à maitriser son corps, ses émotions et ses  nouvelles acquisitions cognitives et langagières. Il a besoin de temps pour développer ses nouvelles compétences, les renforcer, faire du lien de cause à effet et intégrer le tout dans des interactions sociales et affectives.  A chaque étape, il consolide les fondations indispensables aux prochaines acquisitions.

Chaque stade est fondamental. Ils ont tous une raison d’être pour :

  • Intégrer des reflexes archaïques qui sont les bases du mouvement volontaire.
  • Supporter le développement  émotionnel et cognitif.
  • Renforcer la musculature et la posture.
  • Eviter l’apparition de tension musculaire allant à l’encontre du mouvement naturel.

Faisons confiance à nos bébés. Pourquoi vouloir aller trop vite et les pousser à s’asseoir ou à marcher avant qu’il n’en soit capable ? Ces petits bouts grandissent déjà assez vite !

Sommaire:

 

Expérimenter encore et encore pour intégrer les reflexes, piliers du mouvement volontaire.

Tous les nourrissons naissent avec des reflexes archaïques. Ils constituent l’armature des mouvements volontaires qui apparaitront  au fil du temps. Ils sont présents très tôt in utero et sont d’une importance capitale pour l’accouchement puis la survie du nouveau-né.

Il est primordial que ces reflexes soient présents à la naissance puisqu’ils sont des indicateurs d’un bon développement neuronal. Ils font d’ailleurs partie du check-up initial du pédiatre. Cependant, ces reflexes primordiaux doivent, au cours de la première année, s’intégrer. C’est la multiplication et la répétition d’expériences sensorimotrices, à chaque étape du développement, qui permettent aux reflexes de s’intégrer, et ainsi de faire place au mouvement volontaire. Chaque stade est donc indispensable. De plus l’intégration des reflexes archaïques a des répercussions tant sur le plan moteur, cognitif qu’affectif.

Expérimenter encore et encore pour soutenir le développement  émotionnel et cognitif.

D’un point de vue psycho-affectif, la motricité libre permet à bébé de renforcer l’estime de soi et la confiance en soi. Grâce au regard bienveillant de l’adulte, tout en étant acteur de son propre développement, bébé se sent compétent et « capable de faire ». Il apprend à prendre des initiatives, à persévérer et à ressentir un sentiment d’accomplissement et d’épanouissement. Cet épanouissement personnel permet ainsi d’aller vers autrui et de créer des liens avec ses pairs.

D’un point de vue social, il développe aussi sa confiance en l’adulte (en l’autre) qui l’accompagne, l’encourage, le sécurise et le console. Cet accompagnement affectif lui permet d’assimiler, d’intégrer et d’identifier ses émotions.

Grâce à l’expérience et aux répétitions, l’enfant apprend aussi ses limites. Ayant conscience du danger, il se risque moins dans les situations périlleuses.

D’un point de vue cognitif, la répétition des expériences sensorimotrices de façon libre et spontanée permet de développer tout un tas de compétences cognitives :

  • Comprendre les relations de cause à effets,
  • Intégrer la permanence de l’objet (comprendre que l’objet disparu existe toujours même s’il est hors de notre champ visuel, c’est aussi intégrer que maman ou papa existe toujours même s’ils sont absents)
  • Apprendre à catégoriser, trier et organiser les informations/ les objets.
  • Comprendre les notions spatio-temporelles.
  • Mémoriser.
  • Développer son attention.
  • Mettre en place des stratégies pour comprendre une situation et trouver une solution à un problème rencontré.
  • S’orienter et se repérer.
  • Augmenter la plasticité cérébrale: la répétition et la multiplication d’expériences motrices et cognitives positives stimulent la création de synapses qui augmente le réseau neuronal.

 

Concrètement, on fait quoi?

L’espace

On aménage, on sécurise : protège prise, protège rebords de table/ cadre de lit, stop tiroirs, bloque porte…

Vous pouvez créer un espace de jeu avec un tapis au sol dans le salon pour lui permettre d’évoluer dans un endroit agréable, sécurisant et bienveillant, tout en étant sous votre surveillance.

Mettez-vous à sa hauteur et observez tout ce qu’il peut attraper. Mieux vaut mettre hors de portée les objets potentiellement dangereux ou précieux à vos yeux. Cela vous permettra d’avoir l’esprit tranquille lorsqu’il partira en exploration à la maison et vous évitera de lui dire « non » à longueur de journée.

Aménagez sa chambre pour qu’il puisse utiliser ses jeux/livres de manière autonome.

Laissez ses habits accessibles pour qu’il puisse les choisir au moment voulu. Conseil pratique : mettez seulement les habits de saison à disposition pour limiter les envies de maillots de bain en plein hiver et de bonnet en laine en plein été !

A l’entrée, proposez un porte manteau à sa hauteur pour qu’il puisse y accrocher son manteau avec son sac à dos, un petit panier accessible  avec les gants/ bonnets ou casquettes/lunettes de soleil. Si l’espace le permet, vous pouvez installer un petit banc à chaussures.

Le confort avant tout

Les vêtements doivent être confortables pour qu’il soit libre de ses mouvements. Evitez les vêtements trop serrés ou trop amples. Les robes et mini-jean nous font craquer cependant ils restent très inconfortables dans le mouvement.  Imaginez- vous faire du « 4 pattes » à tout à allure, toute la journée, avec une robe ou un slim.

Les jeux

Exploration et expérimentation sensori-motrice

Dans un premier temps, bébé sera intéressé par tout type d’activités favorisant l’exploration et l’expérimentation sensori-motrice. En effet, les tout-petits sont attirés par les contrastes, la nouveauté et tous types d’objets sensoriels. Au début proposez des jeux  à attraper (balles, hochets…), à secouer (maracas…), à écouter (bâton de pluie, votre voix, des comptines), à toucher (balles texturées, foulards, livres à toucher, un bout de moquette ou de fourrure mais aussi les massages), à froisser (papier journal, magazine), à regarder (hochets, mobiles, doudous, miroir, foulards…).

Explorations motrices

Par la suite, bébé rentrera dans une période sensible au mouvement. Les activités permettant de s’approprier et perfectionner les compétences motrices acquises et d’en découvrir de nouvelles seront à favoriser.

Bébé sera alors séduit par les jeux à pousser, à tirer. Il aimera les objets pour se hisser (canapé, table basse, après sécurisation pour éviter les petits bobos), pour passer dessus/dessous (tunnel, table, chaise…), pour sauter (trampoline, matelas au sol…), pour monter et descendre (escalier, marche pied, carton…), pour maintenir son équilibre (banc), des objets à enjamber, pour glisser (toboggan), pour se balancer (balançoire, dans vos bras). Puis, il voudra courir, sauter, taper dans un ballon, lancer…

Faites varier les surfaces (dures, molles, dans l’herbe, le sable) pour l’accompagner à gérer son tonus en fonction de sa perception. Il apprend ainsi à ajuster sa posture en fonction des informations sensorielles perçues.

Exploration fine

Niveau motricité fine,  il aimera empiler, jeter, transvaser, mettre dedans/dehors, tourner les pages d’un livre, déchirer des journaux, manipuler (pâte à sel, peinture à doigts et pieds), imiter vos gestes (cache-cache, bravo, coucou, marionnettes, comptines à geste), ouvrir/fermer des boites, gribouiller, construire et détruire (lego, kaplas, duplo, cubes…).

Il sera aussi séduit par toutes les activités symboliques : la dinette, jouer à la poupée, faire la marchande, « faire semblant »…

Bébé aime la nouveauté, faites tourner les jeux cela attisera sa curiosité et, en général, il restera concentré plus longtemps sur un jeu qu’il découvre ou redécouvre.

Amusez-vous à lui présenter des jeux dans différentes directions (en haut, en bas, sur les côtés, derrière, prés/ loin…). Ainsi  il exercera  sa poursuite oculaire et branchera la connexion œil-main pour saisir l’objet (coordination oculomanuelle) mais aussi sa vision périphérique et focale. De plus, il apprendra ainsi à croiser son axe corporel ce qui a une influence importante sur le développement du cerveau et les capacités d’apprentissage. En effet croiser l’axe corporel, c’est apprendre à faire fonctionner son cerveau droit et gauche en synergie.

 

La frustration, son meilleur allié pour aller plus loin !

A certaines étapes, bébé risque de râler face à une position d’inconfort ou à la frustration de ne pas pouvoir atteindre un jeu.  Face à son agacement, nous sommes vite tentés de les mettre dans cette posture tant appréciée ou de leur donner le jeu tant convoité. Pourtant cette frustration est motrice. Elle va le pousser à tenter différents mouvements pour parvenir à son but : soit venir s’asseoir, soit se retourner pour attraper ce hochet coloré… Dans ces moments de frustration, il est intéressant de l’accompagner à trouver une solution dans le sens du mouvement.

En tant que parents, vous êtes des accompagnateurs du mouvement. A vos côtés, bébé va alors apprendre à utiliser ses muscles à bon escient  et en harmonie avec le mouvement naturel. Vous l’accompagnez corporellement mais aussi émotionnellement en mettant des mots sur ce qu’il vit : « il est loin ce jeu, ca n’a pas l’air facile, c’est agaçant mais je sais que tu peux y arriver, essaie encore, je peux le rapprocher un peu et tu vas y arriver… ». En l’encourageant vous l’aider à persévérer dans ses actions.

 

Comment accompagner la motricité libre ?

La place de l’adulte

Motricité libre ne veut pas dire laisser vaquer bébé à ses occupations tout seul dans son coin !

Nous, adultes, sommes les observateurs attentifs et bienveillants du développement psychomoteur. Vous êtes les accompagnateurs de ses actions et des émotions qu’elles suscitent.

Mettez vous à sa place pour pouvoir entrer dans son monde et mieux comprendre ses centres d’intérêts du moment. Grâce au cadre sécurisant que vous créez vous lui garantissez une sécurité affective indispensable pour son épanouissement psychomoteur.

Nos interventions doivent être ajustées, ni trop intrusives ni trop effacées. Effectivement, il faut éviter de brimer leurs initiatives motrices mais aussi pouvoir réagir rapidement s’ils ont besoin d’être accompagnés face à une action trop difficile ou s’ils se mettent en danger.

Nous devons aussi être maitres de nos émotions face à leurs péripéties motrices parfois déconcertantes et improbables.  En effet nos peurs et nos angoisses peuvent insécuriser voire bloquer bébé dans ses initiatives. Essayons de rester calme et de ne pas paniquer ! Au moment de l’acquisition de la marche, les chutes sont courantes et normales. Sauf gros bobos, éviter de le relever d’un coup. Accompagnez le, assurez vous qu’il ne s’est pas fait mal et encouragez le à se relever de lui-même. Souvent, ils repartent comme si de rien n’était.

L’inciter à bouger

Placez les objets autour du bébé ou à portée de main pour l’encourager à se retourner et à se déplacer.

Si vous souhaitez l’aider à sortir d’une position d’inconfort, utilisez son regard pour l’aider à initier le mouvement. Par exemple Le faire suivre du regard un jeu pour l’aider à se retourner et débloquer le bras coincé sous le tronc. Vous pouvez positionner un jeu un peu loin de lui pour l’inciter à ramper.

Utilisez aussi un hochet pour qu’il apprenne à s’orienter par rapport à un bruit.

Lors du change, essayez de suivre la logique du mouvement en utilisant la rotation du bassin vers la droite, ou la gauche, pour l’essuyer. Puis vous pouvez l’aider à venir s’asseoir en prenant appui sur une main pendant que vous le tractez légèrement en tenant sa main opposée.

Les chaussures

Evitez les chaussures trop tôt. Bébé a besoin de sentir toutes les afférences sensorielles plantaires pour apprendre à ajuster ses appuis. Les appuis plantaires sont la base d’un bon redressement et donc d’une bonne posture.

A la maison, pieds-nus est l’idéal ou sinon les chaussons souples sont à privilégier. L’afflux d’informations sensorielles va lui permettre de mémoriser tout un éventail de sensations qu’il utilisera ultérieurement pour enclencher une réponse motrice fine et adéquate à une situation donnée. Il a besoin de sentir les déséquilibres que génèrent certaines textures de sol et ainsi apprendre à ajuster sa posture.  Si le sol est dur ou mou, les appuis plantaires et donc le redressement de la colonne vertébrale ne sont pas les mêmes, tout comme la gestion de l’équilibre. Il doit apprendre à engager son corps en adéquations avec ses sensations. La prise de conscience des points d’appuis plantaires joue un rôle crucial pour dérouler le pied dans la marche, gérer les déséquilibres et maintenir les postures.

L’acquisition de la marche

Pour apprendre à se mettre debout rien de mieux qu’un bon canapé pour prendre appui, apprendre à se mettre sur un genou (en chevalier servant) pour ensuite se hisser et se mettre debout.

Pour l’accompagner dans l’acquisition de la marche, les chariots à pousser sont de fabuleux accessoires. Vous pouvez le lester en y ajoutant des livres ce qui va aider bébé, au début,  à bien stabiliser sa posture et éviter d’être entrainé trop en avant. Evitez de le tenir les bras en l’air. Si on y réfléchit bien cela n’est pas très confortable de marcher les bras en l’air, faites-en l’expérience ! De plus, il ne peut pas apprendre à gérer le ballant des bras nécessaire pour ajuster les déséquilibres de la marche. Il vaut  mieux le maintenir légèrement au niveau du bassin et accompagner le mouvement de rotation.

En motricité libre, vous êtes observateurs, accompagnateurs mais aussi acteurs ! Jouez avec eux, mettez-vous au sol à leur hauteur. Bébé adore imiter et a besoin de vous voir faire.

 

A proscrire en motricité libre

La sur-stimulation

Motricité libre ne veut pas dire sur-stimulation. Faites en sorte qu’il n’y ait pas trop de jeux sur le tapis pour lui donner le temps d’explorer et de manipuler un même un jeu. La multiplication de jeux à disposition est contre productive. En effet, face au trop grand choix d’objets, bébé papillonnera de jeux en jeux, sans approfondir ses explorations, puis détournera son attention, fermera les écoutilles ou s’agitera. Ces réactions sont son mode de communication pour dire « stop ».  Le cerveau n’est pas capable de gérer de multiples afférences sensorielles nouvelles simultanément. C’est la raison pour laquelle, les tapis d’éveils avec des arches trop fournies qui bombardent bébé d’informations visuelles, auditives et tactiles ne sont pas des outils adaptés pour accompagner le développement.

Mettre dans des positions non-acquises

En motricité libre, il ne faut pas mettre bébé dans une position qu’il n’est pas capable de prendre de manière autonome.

Evitez notamment de le caler assis s’il n’en est pas capable. La position assise requiert un ajustement fin entre les muscles antérieurs et postérieurs pour être en mesure de maintenir la position mais aussi de gérer les déséquilibres. Il doit aussi être capable d’utiliser ses mains pour se retenir.  Si bébé est assis trop tôt certains reflexes non inhibés créeront des tensions musculaires. Le reflexe va s’activer et bébé n’aura aucun contrôle  sur sa posture ce qui est très insécurisant. Bébé est alors dans un état d’hypervigilance car la chute peut arriver à tout moment. Il va alors se rigidifier pour contrôler sa posture et éviter les déséquilibres. De plus, il est ainsi privé de toutes les expériences au sol nécessaires pour se mettre à ramper et à faire du 4 pattes.

Souvent bébé mis assis va commencer à se déplacer sur les fesses et complètement ignorer le stade du 4 pattes/ ramper. Or le 4 pattes est crucial pour apprendre à coordonner les mouvements du haut et du bas du corps, de dissocier les mouvements ( avancer la main gauche avec le pied droit et vice-versa). L’expérience des mouvements croisés est alors appauvrie. C’est aussi à 4 pattes que bébé apprend à bien redresser sa tête et aligner sa colonne vertébrale. A 4 pattes il exerce sa vision périphérique et sa vision focale. Il expérimente aussi ses appuis au niveau de main ( appuis nécessaires  dans les activités graphiques pour permettre de libérer la main d’écriture) et des pieds (appuis indispensables pour la marche).

 

Pour conclure

La motricité libre,  c’est accompagner son enfant sur le chemin de l’autonomie. C’est respecter son rythme, ses envies et ses besoins. C’est l’accompagner dans son développement moteur, affectif et cognitif pour qu’il prenne sa place au sein de la famille et dans son environnement.

En tant que parent nous sommes aussi sur le chemin de notre parentalité. Notre bien-être, nos envies et nos besoins doivent aussi être pris en compte. Ainsi nous pouvons accompagner nos enfants du mieux qu’on peut . Alors si le transat de temps en temps vous permet de cuisiner tranquille,  tout comme le mettre assis car il est vraiment trop en colère le cas contraire, ne culpabilisez pas! Soyez juste conscient qu’il ne faut pas prolonger de trop ces postions.  Bébé est peut être à un stade où il a besoin d’un accompagnement renforcé pour l’aider à se retourner ou s’asseoir.

 

 « Aide-moi à faire seul ! »,

« Pour apprendre, j’ai besoin de bouger ».

Maria Montessori

https://michele-forestier.fr/probleme-marche-bebe/

Emilie Martin-Chave

Psychomotricienne D.E

Hygieastraat 8, Amsterdam

 

 

 

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