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Personnes âgées & Psychomotricité

Personnes âgées et psychomotricité

Au cours de son existence, l’individu traverse toutes sortent de bouleversements affectifs, émotionnels, physiologiques, moteurs et cognitifs. Les fonctions motrices immatures à la naissance vont prendre forme progressivement, s’ancrer dans le corps, se stabiliser pendant un certain temps puis s’affaiblir graduellement. Par conséquent, le vieillissement correspond à cette phase de fléchissement des fonctions psychomotrices.

Le vieillissement « normal » amène progressivement la personne âgée à arrêter de courir, à réduire sa marche, à ne plus sauter… Les fonctions psychomotrices sont profondément altérées au cours du vieillissement. A cause de ces bouleversements, le vécu corporel est mis à mal si bien que la dysharmonie entre les capacités intellectuelles et les capacités motrices n’est pas toujours facile à accepter. Par conséquent,  l’estime de soi est fortement perturbée. La personne âgée peut alors rentrer dans un cercle vicieux de perte d’estime de soi, de manque de motivation qui débouchera sur une diminution des capacités psychomotrices. Ce phénomène s’illustre parfaitement avec le syndrome post-chute. Le psychomotricien intervient alors pour permettre à la personne de se reconstruire une estime de soi et un certain bien-être corporel pour lui permettre de vivre sa vieillesse au mieux et l’aider à garder son autonomie le plus longtemps possible.

Malheureusement, la vieillesse peut aussi être jalonnée d’obstacles. Les maladies dégénératives, cardiaques, le diabète, les AVC sont des maladies régulièrement observées chez la personne âgée. Ces maladies ont pour conséquences directes ou indirectes de diminuer l’autonomie. La psychomotricité a alors pour rôle d’accompagner la personne pour ralentir le processus de dépendance.

Syndrome post-chute chez les personnes âgées

Un tiers des sujets de plus de 65 ans et la moitié de ceux de plus de 85 ans sont concernés par les chutes. Elles peuvent être pour 40 % des cas un point d’entrée dans la dépendance.

Mais quelques soit la gravité des conséquences physiques de la chute ( hématomes, plaie, fracture…), on observe de façon plus ou moins prononcée  un  » syndrome post-chute« . Ce syndrome se traduit par une altération de l’équilibration et de la marche associée à des troubles d’ordre psychologique pouvant aller jusqu’à la dépression. Par conséquent, la chute peut être une affection potentiellement grave.

La chute chez la personne âgée peut avoir des répercussions physiques, sociales et psychiques. C’est un moment de rupture. L’expérience de solitude, vécue pendant des heures parfois, allongée au sol avec l’incapacité de se relever, toute en restant conscient, peut être un événement très traumatique. C’est pourquoi de ce vécu traumatique découle un sentiment de honte, d’insécurité et de dévalorisation. A la suite de cet événement, on observe alors un repli sur soi, des restrictions d’activités, des crispations… La personne rentre ainsi dans la spirale de la dépendance.

Une prise en charge précoce, active et efficace est essentielle. Globale et pluridisciplinaire, elle permet au patient de retrouver son autonomie. Si les conséquences de la chute peuvent être graves, elles sont aussi réversible à condition de mettre en place un suivi précoce.

Les démences

Actuellement les démences sont définies par l’OMS comme  » une altération progressive de la mémoire et de l’idéation, suffisamment marquée pour handicaper les activités de la vie de tous les jours. Cette altération doit être apparue depuis au moins six mois et être associée à un trouble d’au moins une des fonctions suivantes: le langage, le calcul, le jugement, la pensée abstraite, les praxies, les gnosies, ou une modification de la personnalité. »

A tort certaines personnes peuvent penser qu’elles font parties du vieillissement normal. Les démences ne sont pas un processus inerrant au vieillissement. Les démences dégradent profondément la qualité de vie de la personne âgée et l’entraîne irréversiblement vers une perte d’autonomie considérable.

Le rôle de la psychomotricité

Dans  le suivi de la personnes âgée, la psychomotricité a toute sa place. Elle a pour rôle de restaurer l’estime de soi et la conscience corporelle de l’individu pour lui permettre de se réapproprier son corps et de l’accepter avec ses forces et ses faiblesses. Le bien-être de la personne est au centre des séances. Elle doit retrouver le plaisir de se mouvoir, la capacité à se repérer dans le temps et l’espace, le plaisir de nouer des liens sociaux et d’échanger. Par conséquent, le but est de retrouver un certain équilibre psychocorporel.

La psychomotricité participe au sein d’une équipe à retarder l’aggravation de la dépendance et reconstruire le bien-être corporel au quotidien.

Ses outils

Le psychomotricien utilise des médiations diverses : danse, gym douce, mobilisations passives, Tai-Chi, parcours d’équilibre, un travail au sol , relaxation, massage…